Le géant Glencore accélère sa transition du charbon vers les métaux

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Entre le climat et les profits, Glencore semble s'être résigné. Le géant des matières premières a annoncé mardi qu'il allait fermer 12 mines de charbon d'ici 2035, alors que ces mines sont devenues des machines à cash en raison de la flambée des prix des énergies fossiles.

Selon le groupe suisse coté à Londres, l'accélération du calendrier est nécessaire pour atteindre ses objectifs de réduction des émissions de carbone. Glencore s'est engagé à réduire de moitié ses émissions de gaz à effet de serre d'ici à 2035, tous scopes confondus (Scopes 1, 2 et 3), c'est-à-dire que ces émissions soient directes ou indirectes. Le groupe vise la neutralité carbone d'ici 2050.


Le charbon est le combustible fossile le plus polluant au monde. C'est la deuxième source d'énergie la plus polluante après le pétrole, qui représente tout de même 27% de l'approvisionnement en énergie primaire dans le monde. Il est responsable de 40% des émissions de gaz à effet de serre dans le monde.

Un véritable tournant

C'est un véritable tournant dans le modèle économique de Glencore. Le charbon devrait générer 16,7 milliards de dollars de bénéfices avant impôts, dépréciation et amortissement (Ebitda), soit plus de la moitié de l'Ebitda total du groupe.

Les prix du charbon ont grimpé à plus de 400 dollars la tonne, contre environ 50 dollars avant la crise énergétique. Le géant commercial a également annoncé qu'il renonçait à son projet d'ouvrir une nouvelle mine de charbon dans la région du Queensland, en Australie.

Le groupe prévoit de développer un projet de mine de cuivre en Argentine.

Cette mine controversée aurait été l'une des plus importantes du pays, qui est lui-même l'un des premiers exportateurs mondiaux. Le site aurait été en mesure d'extraire 20 millions de tonnes sur 37 ans, sa durée de vie prévue. Le coût du projet était estimé à 1,3 milliard de dollars.

Les mines de charbon "seront fermées de manière responsable, avec une transition juste", a assuré le nouveau PDG Gary Nagle, qui a commencé sa carrière dans les mines de charbon. Glencore est aussi une société minière qui extrait du cuivre et du nickel, des métaux très recherchés dans le cadre de la transition énergétique.

"Nous allons donner la priorité aux futurs métaux pour nos dépenses d'investissement. Il est clair que c'est là que les affaires se passent", a déclaré le dirigeant.

La demande de métaux pour déployer les technologies à faible émission de carbone est telle que le groupe prévoit une pénurie de cuivre dans les années à venir. Pour répondre à ces besoins croissants, Glencore envisage de développer le projet El Pachon, une mine de cuivre de 5,6 milliards de dollars en Argentine. "Lorsque les prix seront élevés, lorsque le monde réclamera le cuivre dont il a besoin, c'est à ce moment-là que nous mettrons cette nouvelle offre sur le marché", a prévenu le dirigeant.